La parole au Mam's de l'Espoir

Il y a quinze ans, les mam's se sont rencontrées par leurs enfants, qui fréquentaient la MJ Chicago. D'BROEJ a renforcé et soutenu ces mères mentalement ainsi que concrètement. Le groupe des femmes a rétréci et s'est de nouveau élargi. Et maintenant, il est encore plus actif qu'avant: Les Mam's de L'Espoir de Femma.

Aïcha se souvient vaguement des activités des premiers jours. "Tant de choses se sont passées entre-temps, mais nous avons participé, par exemple, aux activités de De Kleurdoos, où nos enfants allaient à l'école, comme la cuisine du monde et a la journée des fruits. Myriam: "Il y avait aussi des cours de Néerlandais tous les mercredis. Et chaque vendredi, on se donnait rendez-vous entre mères pour faire une activité ensemble."

Au fil des ans, il y a eu un va-et-vient de mères autour de la MJ Chicago. Le noyau dur est devenu Les Mam's d'Espoir, groupe Femma de la ville de Bruxelles. Elles sont 11 membres permanentes qui ne vivent plus toutes dans le quartier Chicago, mais également à Saint-Josse, Strombeek, Jette, ailleurs dans la ville de Bruxelles et à Molenbeek. Leurs enfants aînés ont maintenant près de vingt ans, les plus jeunes font encore des activités à la MJ Chicago et vont à l'école à De Kleurdoos. Mais désormais, il y a bien plus qui les unit que les enfants: des tonnes d'humour, le sens de l'initiative, le cœur au bon endroit et l'envie d'aider les autres.

Pas par pas

Karen Hillen, travailleur social pour les jeunes de D'BROEJ, a fait le suivi des mamans de la MJ Chicago, et ce en vue du développement encore plus approfondi de leurs enfants. Karen: "Je pense qu'il y a plusieurs raisons pour lesquelles ces femmes en sont sorties si puissantes. Leur chemin a connu plusieurs étapes. D'abord et avant tout, nous avons fait en sorte qu'elles se sentent toujours les bienvenues, avec un accueil chaleureux, un café ou un thé, être à l'écoute de leurs petits et moins petits problèmes de la vie. J'ai pu les référer à d'autres organisations, par exemple en faisant le lien avec l'école. Il est également essentiel que nous ayons recherché de ce dont ces mères avaient elles-mêmes besoin. Les activités en étaient le prolongement. Ce faisant, elles ont vraiment appris à mieux se connaître et à comprendre la situation des autres. Maintenant, elles peuvent utiliser cette expérience pour soutenir elles-mêmes d'autres femmes. La collaboration avec des organisations telles que Brusseleer, Hopon, Brede School Buiten de Lijntjes, l'école De Kleurdoos et Femma a certainement été un plus".
 

Un calendrier hyper varié

Les activités des Mam's de l'Espoir sont très variées: initiation au kung-fu, cours de cuisine, sorties à et en dehors de Bruxelles, cours de Néerlandais, distribution de nourriture pour les sans-abri, participation à des événements tels que Stadskriebels etc. Leur mission : sortir les femmes des cinq blocs du cocon de leur foyer. Elles veulent être là pour les femmes et les jeunes du quartier qui ont besoin de soutien ou simplement de parler à quelqu'un de leur soucis. A cet effet, elles organisent des permanences dans leur local au rez-de-chaussée d'un des blocs du Rempart des Moines. Pendant les vacances scolaires, elles partent une journée à la mer et tous les jeudis il y aura les Jeudis Conviviaux, où les différentes associations du quartier se présenteront en plein air. Et bien évidemment, les Mam's seront là. En attendant, elles vont visiter le Musée de l'Afrique au mois de juin.  D'ailleurs, les hommes sont les bienvenus !

Difficile, mais pas impossible

Nisrine: "Il n'est pas facile d'atteindre les habitants de ce quartier. Ou du moins, de les impliquer de façon permanente. Les femmes que nous avons attirées au début, ont pour la plupart abandonné. Il y a beaucoup de choses qui jouent: des habitudes personelles, la mentalité que les femmes devraient toujours être à la maison pour le ménage et les enfants. Nous continuons à chercher ce dont les femmes ont besoin. Myriam: "Si nous organisons quelque chose où elles peuvent emmener les enfants, comme la chasse aux œufs de Pâques, alors il y a beaucoup de monde. Mais c'est aussi notre but que les femmes aient un moment pour elles-mêmes, de lâcher un peu." Aïcha: "Nous avons besoin de temps pour construire un lien de confiance fort. En fin de compte, nous ne sommes qu'actives en tant que groupe Femma pendant un an."

"Attendre n'est pas dans nos gènes".
Karen Hillen de D'BROEJ les appelle toujours 'les femmes fortes'. Ouafa: "Dans le sens où nous ne les laissons pas nous faire, oui, certainement !" Aïcha: "Et on n'abandonne pas." Nisrine: "Et nous nous entre-aidons toujours. Prenons, par exemple, le financement de nos activités: le soutien financier de Femma est une base, mais il est loin d'être suffisant pour ce que nous aimerions faire. Et lorsqu'une subvention accordée se fait un peu attendre, nous mettons toutes 20 euros sur la table et on continu le travail. Attendre n'est pas dans nos gènes". (rires)
 


En savoir plus ? Les Mam's de L'Espoir ont une page facebook ou vous pouvez les envoyer un message à mamsdelespoir(at)hotmail.com